vendredi 26 juillet 2013

Santiago - Fisterra (93 kms)

1er jour (28/06/2013) : Départ 9h30

Santiago - Negreira (21 kms - temps estival)


Depuis notre arrivée à Santiago, et nos retrouvailles avec  Roger et Alex, nous avons décidé de faire la route jusqu'à Fisterra, ensemble. Et dès hier soir, nous avons dîné tous les quatre dans un restaurant dont je tairais le nom (en fait, je ne m'en rappelle pas !) mais bon en résumé, c'était loin d'être copieux mais pas loin d'être cher ! 

La nuit a été bonne et longue (ce n'est pas toujours le cas) et le petit déjeuner servi qu'à partir de 9h00, n'incite pas à se lever trop tôt... D'ailleurs, ce petit déjeuner (desayunos, comme ils disent ici) rentre dans la catégorie des meilleurs : pain, viennoiseries, œufs sur le plat, charcuterie et fromage !
La cathédrale de Santiago
La veille, CompostElle avait téléphoné à sa maman pour la prévenir que nous continuons jusqu'à Fisterra et que nous ferions ce chemin tranquillement... Et bien avec des lascars comme Roger et Alex, ce n'est même plus la peine d'y penser ! Et après une sortie de Santiago relativement aisée, tout juste le temps de remarquer que la vue sur la cathédrale est plus jolie de ce côté là, que nos deux compères impriment déjà un rythme soutenu. 

Suivez la flèche...
Nous décrochons à plusieurs reprises et ils nous attendent... Vers 11h15, après 9 kilomètres parcourus nous effectuons la première pause à Ventosa Comas : coca pour Roger et Alex !!! Surprenant mais véridique. 2h30 plus tard, ils s'arrêtent à nouveau pour manger un morceau, juste avant Burgueiros et ce coup là, nous continuons doucement pour récupérer un peu, tant pis pour l'estomac... 

Cette première étape est classée "difficulté haute" dans les guides,  mais en contre partie elle se révèle très agréable et c'est pas notre entrée dans Ponte Maceira qui viendra contredire notre avis : ce petit village, comme son nom l'indique, se situe de part et d'autre d'un joli pont dominant une très belle cascade ! Et avec le temps estival du jour, c'est tout simplement enchanteur... 

Ponte Maceira

Vers 14h00, nous sommes aux portes de Negreira et nous nous arrêtons à l'ombre d'une maison à l'entrée de la ville pour attendre Roger et Alex. En effet, ceux-ci ne nous ont pas encore rattrapés suite à leur arrêt casse-croute. Notre attente sera de courte durée et nous rejoignons l'hôtel Tamara (adresse donnée par l'hôtel de Santiago) : nuit à 70 €, dans un appartement avec deux chambres).
Une bonne adresse : le restaurant "Os Arcos" où nous soupons. 8,50 €, dans un beau cadre (sculptures sur bois) et des plats bien garnis !

Le restaurant "Os Arcos"

2ème jour (29/06/2013) : Départ 7h35

Negreira - Olveiroa (33 kms - temps estival)


Petit déjeuner à 7h00 et départ à 7h35 pour une grande étape, car il est pratiquement obligatoire d'aller jusqu'à Olveiroa pour trouver un hébergement. Cette étape de difficulté moyenne commence  pourtant par un beau talus dès la sortie de Negreira et se poursuit en forêt avec un beau sentier serpentant au milieu de divers feuillus. Dans cette première difficulté, nous laissons Roger et Alex filer, CompostElle éprouvant toujours des difficultés à mettre en route (douleurs à un orteil). Comme ils lambinent un peu, nous les reprenons et ils nous expliquent que nous arriverons tous ensemble à Fisterra, ni plus ni moins. 
Une petite église dominant Negreira.
Au bout de 3h00 de marche, nous commençons à rejoindre des pèlerins juste avant d'effectuer notre première pause rafraichissement (coca-cola). Cela fait un petit moment que nous cheminons sur la route et cela ne va pas s'arranger... Nous franchissons, par la même occasion, les 400 mètres d'altitude : ce matin au départ de l'étape, nous étions à 160 mètres...
Soleil de plomb sur la route.

Sur le coup de 12h30, pause déjeuner à Maroñas à la terrasse d'un bar, toujours sur la route... A l'ombre du seul petit arbre qui nous protège des ardeurs du soleil. Nous observons, amusés et désabusés, l'arrivée d'un taxi qui s'arrête devant nous : deux pèlerins sortent alors de l'intérieur du bar et après avoir posés les sacs dans le coffre, montent à bord... Buen Camino !!!
C'est pas que nous sommes mal installés, mais il nous faut reprendre la route et ceci sous une chaleur assommante : les pieds s’échauffent, la fin d'étape s'annonce délicate. Nous traversons bon nombre d'exploitations agricoles et subissons les odeurs inhérentes à ce genre d'activités, ainsi que les insectes qui vont de pair. 
Dans la dernière partie de l'étape, nous retrouvons un peu d'ombre par moment, et surtout nous jouissons d'une belle vue sur l'Embalse de Fervenza, grand lac de 1250 hectares de superficie maximale qui alimente une centrale hydroélectrique. Par cette chaleur, la vision d'un tel site, au détour d'un virage, nous rafraîchirait presque !!! 

L'embalse de Fervenza
 
A partir de ce moment, nous commençons à redescendre ce qui n'est pas pour nous déplaire... Nous n'allons pas nous en plaindre, mais le soleil rend le final de l'étape un peu longuet et toujours sur cet asphalte brulant. Quand nous franchissons le Rio Xallas, nous savons que nos souffrances vont bientôt s'achever... Il est plus de 15h00, lorsque nous arrivons à la pension Horreo et comme nous n'avons pas réservé, nous sommes encore un peu tendus ! Finalement, nous héritons d'un grand dortoir à 4 lits, juste ce que nous cherchions... Puis, nous nous précipitons au bar où il y a déjà pas mal d'assoiffés !!!
CompostElle prend soin de nous !!!

Comme il n'y a rien d'autre dans le bourg, la pension qui fait bar et restaurant affiche, en cette journée, un taux de remplissage phénoménal...
A table, dans la soirée, Wolfgang, un allemand d'un âge certain, que nous côtoyons depuis pratiquement un mois, discret et solitaire, poli, souriant, vient vers nous et glisse à CompostElle un petit billet avec son adresse mail : il nous explique (en anglais) qu'il a été très touché à Santiago, quand nous l'avons félicité chaudement, juste devant la cathédrale, d'avoir atteint son but... Et c'est vrai, qu'après coup, il est sans doute très difficile pour un pèlerin solitaire d'entrer dans Santiago et de ne pouvoir partager sa joie avec quiconque... Mais quoi de plus normal de congratuler une personne qui boite légèrement (sans doute une blessure), qui met presque deux heures de plus que nous pour faire son étape et qui arrive en même temps que nous à Santiago !!! Bravo à lui...

 

3ème jour (30/06/2013) : Départ 7h30

Olveiroa - Corcubion (22 kms - temps estival)

 

Un peu d'humour avant d'attaquer la journée...

Dès le départ, CompostElle souffre déjà de son orteil et nous ne savons pas vraiment ce qu'elle a : ce n'est pas une ampoule mais, la blessure n'est pas belle à voir. Son quartus ou pre-exterius présente une plaie suintante de belle taille sur le côté extérieur et de couleur marron-jaunâtre et de fait, quand elle marche, le quintus (ou petit orteil) frotte sur la plaie ouverte... Nous commençons à imaginer que nous ne pourrons pas aller jusqu'à Muxia comme nous l'aurions souhaité.

Fisterra ou Muxia ?
 C'est d'ailleurs lors de cette étape qu'il y a la bifurcation pour ceux qui souhaitent rejoindre directement Muxia (à droite) tandis que pour se rendre à Fisterra, il suffit de prendre à gauche. Et après ce carrefour, le chemin reprend toute sa place : fini le goudron ! C'est enchanteur, reposant, tout n'est que mélange heureux de couleurs et la luminosité donne aux pins et aux eucalyptus des nuances de vert où les touches jaunes de genêts en fleur apporte de façon éblouissante une réponse végétale au reflet du soleil... et cette "peinture" se décline sur un fond bleu azur profond, et ce n'est pas fini, car vers 9h30, nous apercevons l'océan qui ajoute une nouvelle nuance à notre palette !

Le calvaire Marco do Couto

Depuis ce matin, nous "naviguons" au dessus de 300 mètres d'altitude et là tout d'un coup, au niveau de la croix de pierre de Armada, une descente abrupte se présente : c'est simple, nous perdons 300 mètres en à peine 2 kilomètres !!! Mais quelles vues : les plages, la baie, l'océan... 

L'océan au loin !

Corcubion

Franchement, il faut absolument venir jusqu'ici, c'est une des plus belles étapes que nous avons parcourues en Espagne. En bas, une fois les rotules remises en place, nous entrons dans Camiños Chans puis dans Cee et peu importe l'heure (11h45) nous stoppons dans le premier établissement qui vend des bocadillos car depuis ce matin, il n'y a pas eu de ravitaillement... Après s'être rassasiés, nous repartons et nous nous retrouvons au beau milieu d'un très important marché avec beaucoup de monde et du coup le balisage devient invisible ! Nous progressons au beau milieu du chaland, à travers les différents étals pour tenter d'atteindre Corcubion, notre halte pour aujourd'hui. Nous y arrivons vers 13h00 et posons nos sacs à dos à la "Casa da Balea" petit hôtel sympa, face à la plage de Corcubion. les chambres retenues la veille par téléphone ne sont pas prêtes et nous devons attendre quelques minutes que nous mettons à profit pour avaler nos breuvages préférés... Après notre installation, nous allons à la plage pour tremper nos pieds : quel délice ! 

C'est fou le bien que cela peut faire !!!

Pour conclure, très belle journée et très belle étape !

 

4ème jour (01/07/2013) : Départ 7h05

Corcubion - Fisterra (17 kms - temps venteux et nuageux)

 

Hier soir, nous avons mangé dans un petit resto avec Roger et Alex, non loin de l'hôtel et nous avons devisé tranquillement sur ce que nous avons vécu depuis nos départs respectifs. Et nous apprenons que la femme d'Alex a un surnom : Tante Mieke... Je l'ai d'ailleurs au téléphone en fin de repas pour lui souhaiter une bonne nuit !

Aujourd'hui, Piet (le gendre de Roger) et sa maman doivent arriver en voiture sur Fisterra : ils sont partis de Belgique, il y a une petite dizaine de jours, et font un peu de tourisme avant de ramener au bercail Roger et Alex... Cela sent la fin d'une belle aventure pleine de découverte et humainement enrichissante.
Le cap Fisterra, au loin.
Ce matin, le temps a radicalement changé : brume et vent ont remplacé le temps estival de ces derniers jours. En haut de Corcubion, c'est une véritable tempête qui nous attend : heureusement, il ne pleut pas si bien que c'est supportable. Sur le coup de 8h30, nous sommes en vue de Fisterra et dans notre cheminement, nous surplombons quelques magnifiques plages difficiles d'accès. L'étape est une nouvelle fois classée "difficile" et c'est vrai que nous ressentons une certaine lassitude : est-ce le fait d'être encore parti à jeun, est-ce le rythme imposé par Roger qui marche d'un pas gaillard, ou tout simplement un état de fatigue avancé ? 
Plage de Langosteira
Toujours est-il qu'à 10h00, nous empruntons le chemin en ardoise de la plage de Langosteira (immense) qui conduit au centre urbain de Fisterra. Là, nous quittons le chemin, un instant, pour rejoindre le port et nous précipiter dans un bar afin de nous restaurer un peu : cela fait 3 heures que l'on marche le ventre vide !!! Et dans ce bar nous sommes surpris par le fait qu'il est impossible de commander des bocadillos pour circonscrire notre fringale... Le boulanger n'est pas encore passé, il n'y a donc pas de pain pour préparer les bocadillos !!! A 10h00 du matin... Incroyable. Nous prenons donc un café et un croissant. 
 Il nous reste environ 3 kilomètres pour atteindre le bout de la terre : le cabo Fisterra ! Nous nous remettons en route avec nos sacs à dos (contrairement à beaucoup d'autres pèlerins qui vont au cap, délesté de toute charge) ce qui fait dire à Alex : "Il n'y a que les vrais pèlerins qui rejoignent le cap avec leur sac à dos !" puis, d'ajouter avec un sourire entendu : "Et les idiots !!!". Inutile de préciser dans quelle catégorie nous sommes...
Une belle petite montée nous emmène jusqu'à la "fin du monde" en passant devant l'église (ouverte) de Santa Maria das Areas, puis devant la célèbre statue du pèlerin luttant contre le vent et enfin devant la borne 0.00 km ! Le phare est juste derrière : ça y est, nous sommes au bout du chemin, à la fin de notre route, le temps nous est dorénavant compté... Le retour à la vie, entre guillemets, normale se profile à l'horizon. 
Deux pèlerins dans le vent...
Borne 0.00 km : CompostElle, Alex, Lui et Roger.
Pourtant, il nous reste encore quelque chose à accomplir même s'il n'est que 11h00, du matin : allumer un feu et procéder au rituel qui est de brûler ses vêtements, une sorte de renaissance en somme.
Tradition respectée : la casquette attend sa dernière heure
Nous descendons vers l'océan, dans cette langue rocheuse balayée par les vents marins, choisissons un endroit adéquat et entreprenons d'allumer un feu. Depuis le départ, j'ai sur moi une petite boite d'allumettes avec pour objectif ultime, cette mission pyromane ! Après maintes tentatives, les flammes crépitent soudain laissant échapper un petit nuage de fumée. Vite, il faut alimenter le feu : je sacrifie une paire de chaussettes et ma casquette, CompostElle offre un foulard, Roger et Alex, quelques effets. Et nous restons là, pensifs, à admirer le paysage et à profiter de cette sensation de force surnaturelle qui nous a conduit jusqu'ici en bravant toutes les intempéries, en gommant tous les tracas qui se sont présentés à nous et en remerciant le Tout Puissant pour les belles rencontres effectuées...
CompostElle ou la plénitude personnifiée !
Mais l'aventure n'est pas tout à fait terminée, nos ventres crient à nouveau famine : c'est donc tout naturellement que nous allons à l'hotel-restaurant du Sémaphore pour engloutir (enfin !) nos fameux bocadillos journaliers... Puis, nous repartons vers la ville de Fisterra et au niveau du parking véhicules, Roger aperçoit Piet (son gendre) et sa maman qui sont, je le rappelle, venus de Belgique pour ramener Roger et Alex dans leurs foyers respectifs. Nous laissons Roger à ses émouvantes retrouvailles : cela fait 3 mois que nos amis belges sont partis de chez eux... 
Après quelques minutes, nous redescendons, toujours par la route, jusqu'à Fisterra... Puis nous obtenons le dernier tampon pour la délivrance du certificat, la Fisterrana, attestant que nous sommes bien venus jusqu'au bout du monde !
Puis, nous cherchons l'hôtel réservé par Piet et sa maman : "Mirador Fin da Terra" et, avec un nom comme cela, je me doute qu'il va être situé sur une butte... En effet, après quelques hésitations nous le trouvons, dominant Fisterra, au bout d'une petit route sans issue et bien pentue ! CompostElle n'en peut plus et Alex lui prend la main pour la remorquer jusqu'en haut... 
Après avoir pris possession de notre chambre, nous prenons LA décision de stopper ici l'aventure, tant pis pour Muxia où nous devions aller avec Roger et Alex, dès demain : mais cette étape supplémentaire de 30 kilomètres est au-dessus de nos forces... Nous avons atteint nos limites physiques et nous ne voulons pas faire l'étape de trop !
En redescendant dans la salle commune de l'hôtel, CompostElle en informe Roger et Alex, et s'ensuit une conversation en flamand entre les quatre belges... Finalement, nous avons l'impression que la maman de Piet convainc tout le monde pour mettre fin à ce pèlerinage ... et au bout de quelques instants, ils nous annoncent que, eux non plus, n'iront pas faire cette étape de Muxia à pied : ils s'y rendront en voiture puis reprendront la route pour la Belgique directement.
Le lendemain matin, donc, nous prenons un dernier petit déjeuner ensemble et vient le moment de la séparation et, c'est vrai que l'émotion est bien présente : pourquoi des personnes que nous ne connaissions pas, il y a encore deux mois, deviennent si importantes en quelques semaines passées en leur compagnie ? Je n'ai pas envie de répondre à cette question à chaud... 

Le bonheur est une chose impalpable, un courant d'air qui nous a effleuré pendant ces deux mois, un bain de jouvence pour notre intellect sclérosé... Nous en avons bénéficié durant ce chemin et c'est déjà une énorme récompense : progresser ensemble, partager chaque minute, comprendre les souffrances de l'autre, avec pour conclusion une force quasi surnaturelle et indéfectible qui nous a animée. Puisse cette sensation perdurer éternellement...
Le chemin à deux, c'est le pied !

 

 

 



 

 

 


8 commentaires :

  1. les écouflantais26 juillet 2013 à 12:35

    Bravo encore pour ce périple.

    Je sais de sources sures que cela n'a pas été simple tous les jours, mais vous y êtes arrivés et tous les 2 ensemble, votre amour a vaincu.

    Je pense que tout le monde attendra avec impatience vos prochaines aventures. Plus loin, plus grande, plus longue, plus haut... la démesure grandeur nature, mais dans la simplicité.

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  2. Merci et oui, nous commençons à cogiter sur le futur projet...

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  3. Merci pour ces dernières nouvelles, c'est vrai que vous nous avez fait vivre une aventure merveilleuse , qui , je l'espère , restera gravée dans nos mémoires Merci et encore BRAVO

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    1. Nous avons emmené sur le chemin, un peu de chacun d'entre vous !

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  4. Bonjour,

    Voila votre chemin a pris fin. Votre sagesse vous a recommandé de ne pas finir à Muxia.
    Comme vous le dite si bien, peut-être la fatigue physique de ce long périple?
    Merci de nous avoir fait partagé votre pèlerinage, et comme moi je vous souhaite d'en garder un merveilleux souvenir.
    Une petite parenthèse, je sui une pèlerine qui fait chaque année un petit tronçon du chemin. elle marche pour une association.Si vous allez sur facebook, elle a une page:pèlerinage babette chastelier

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    1. Merci Daniel pour tous les conseils et les encouragements !!! La fatigue a augmentée surtout quand nous nous sommes rapprochés du but... Bien sûr nous garderons de très bons souvenirs de cette "balade" au long cours !
      Concernant Babette, quel hasard : elle marche pour une association qui soutient les MICI, maladie dont une de nos filles est atteinte !!!!

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  5. Superbe Final !
    Encore merci.
    Serge

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