Préparation

 1. Le physique et le mental :


Pour partir marcher 6 ou 7 heures par jour, pendant 8 à 9 semaines, affublé d'un sac à dos, par monts et par vaux, tout en bravant les intempéries, il est nécessaire d'avoir un certain entrainement physique et moral.

Physiquement, même en étant sportif pratiquant, force est de constater qu'effectuer le pèlerinage de St Jacques de Compostelle, c'est entreprendre une épreuve d'une autre dimension... En avoir conscience est déjà un premier pas ! Reste plus qu'à faire les suivants... Nous avons donc décidé de participer à plusieurs marches UFOLEP dans notre Berry d'adoption à quelques kilomètres de notre domicile. L'avantage de ces randonnées bien organisées est que les circuits sont variés en distance (environ 20 kms) et en relief, bien balisés, avec ravitaillements multiples, qu'elles ont lieu en matinée et qu'il y a, à chaque fois, quelques centaines de participants. Nous avons commencé ces marches dès le mois d'octobre afin d’appréhender au plus près les problématiques qui se présenteront à nous lors de ce périple : chaussures, chaussettes et vêtements nécessaires suivant la météo, d'une part, et les petits bobos inhérents à la randonnée pédestre, d'autre part. Nous avons donc appris à chouchouter nos pieds (nos moteurs), nos tendons (nos pistons) : beurre de karité en provenance directe du Sénégal (ramené lors de vacances antérieures) pour les pieds et eau à volonté (même en glaçons !) pour nos tendons...

Présenter un état d’esprit conquérant n'est pas à la portée de tout le monde. Mais, il est possible de se conditionner pour réussir ce challenge qui comportera, certainement, plusieurs tests. D'abord, il y a la météo et sur ce point là, il est impossible d'agir : il faut donc se préparer à endurer les éléments sans se désunir, toujours penser à avancer. Lors de nos différentes marches d’entrainement, nous avons vraiment eu droit à toute la panoplie possible des différents types de temps : pluie, froid, vent et des fois les trois ensemble... En période normale, au moins la moitié de nos sorties auraient été annulées pour cause d'intempéries... Mais là, nous partions de bon matin sans (trop) se poser de question, durs au mal, et avec une volonté farouche chevillée au corps !

Le point d'orgue de notre préparation a été de participer à Bourges - Sancerre, le 17 février 2013... Ou plutôt à Morogues - Sancerre (30 kms) tandis que l'épreuve phare se dispute sur 56 kms : ce qui nous a paru inutile, compte tenu que rares sont les étapes qui dépassent les 30 kms sur le pèlerinage de St Jacques de Compostelle...

A quelques encablures de l'arrivée à Sancerre...


Ensuite, nous avons effectué aussi une sorte d'immersion sur le chemin de St Jacques de Compostelle : en effet, environ 5 semaines avant notre départ, nous avons entrepris de reconnaitre les trois premières étapes en conditions réelles, c'est à dire avec les sacs à dos et tout le matériel prévu... Réservation des gîtes, préparation des étapes la veille, recherche de victuailles tout au long de la journée... Ces trois jours de mise en situation se devaient de valider nos choix et aussi de confirmer la justesse de notre préparation logistique et physique.



2. La logistique :


 a)      Le temps

C’est une partie déterminante pour la réalisation d’un tel projet. En effet, pour cheminer comme ça pendant 2 mois, il ne faut pas travailler beaucoup, ou avoir un patron de bonne composition… C’est pourquoi, d’ailleurs, la grande majorité des pèlerins effectue leur pèlerinage pendant leur congé, découpant le chemin en plusieurs tronçons, étalés sur plusieurs années : 15 jours par ci, 3 semaines par là... Et chaque année, ils repartent du lieu où ils s’étaient arrêtés l’année précédente. En soi, c’est déjà pas mal car il faut de la persévérance et une sacrée dose de volonté pour ainsi arriver au but ultime : Santiago de Compostella !                

C’est sans doute, la raison pour laquelle, les pèlerins qui réalisent un chemin (quel qu’il soit) dans la totalité depuis l’un des départs conventionnels (Vézelay, Le Puy en Velay, Arles, Paris) ou qui, de manière ancestrale, partent directement de leur domicile sont pour une bonne part des gens libérés de toute contraintes professionnelles, en clair, des retraités…


A l’opposé, il y aurait aussi, assez curieusement, un bon nombre de jeunes pèlerins, pas encore entrés ou stabilisés dans le monde du travail qui se lancent, avec un large esprit de découverte et de partage, sur les chemins de St Jacques…

Mais nous verrons tout cela dans quelques jours…

b)      Le budget

Contrairement à ce que pourrait croire de vulgaires novices comme nous, la charité chrétienne a atteint ses limites, il y a des lustres déjà. Fini le temps où le pèlerin, en haillons, pérégrinait d’hospices en couvents profitant ainsi du gîte et du couvert…

De nos jours, il vaut mieux prévoir un budget assez conséquent afin d’éviter toute surprise. Les deux postes budgétaires les plus importants (une fois l’achat de tout le matériel) sont la nourriture et l’hébergement.
Lors de notre immersion, d’une part et après tous les préparatifs sur l’itinéraire d’autre part, nous avons pu constater que le prix moyen de l’hébergement était de l’ordre de 12 € par personne pour un gîte équipé de tout le nécessaire (coin cuisine, wc, douche et couverture…).
Pour les repas, sans faire de folie, il est somme toute possible de ne pas trop dépenser (10 à 15 € par jour) mais quelques fois, il est possible d’être pris au dépourvu et là, il faudra faire un choix : jeûner ou aller au restaurant. Et, dans la deuxième solution le budget explosera…  

Nous avons donc choisi de prendre une hypothèse médiane concernant l’alimentation, en incluant dans les prévisions, ces quelques extras !!!

Et nous sommes arrivés, comme plusieurs avant nous, à un barème très simple à retenir : 1 € par personne et par kilomètre parcouru !!! C’est à dire que pour nous deux avec des étapes moyennes de 24 kms, le budget s’établira à une cinquantaine d’euros par jour…

Une remarque, tout de même, cette estimation n’est que personnelle, et ne concerne que la France. En Espagne, l’hébergement est beaucoup plus abordable et il est possible de manger sans trop grever son budget.




4 commentaires :

  1. en ce qui concerne la partie "budget", .... j'alterne gites et bivouacs et je ne vais jamais au restau. je fais attention pour ne pas oublier de ravitailler, selon le parcours .... je ne dépasse pas en moyenne 11 euros/jour. c'est ça ou je ne pars pas, alors .. c'est ça. Mais comme j'adore le bivouac, je pars et repartirais en septembre la joie au cœur !
    pour le sac : pas plus de 7 kg sur le dos, y compris le duvet, l'eau et le ravito.

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    1. 7 kg sur le dos et 11 €/jour pendant 60 jours... Nous n'aurions pas pu tenir la distance !
      Bravo à vous

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  2. il faut juste aimer un peu la rando "à la roots". (merci ma riche expérience de scoutisme).
    Et aussi : j'ai fait cette expérience d'aller vivre en Afrique noire, vivant loin des quartiers d'expatriés, dans des quartiers populaires, en brousse, ect .... on s'habitue à une vie quotidienne) très simple, le moindre confort européen semble extraordinaire.
    on peut ensuite vivre partout en s'en passant, tout en restant propre et en n'ayant ni faim ni froid.
    enfin, moi j'aime ! :)

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  3. mon sac de septembre fera 5k500....

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