samedi 22 juin 2013

La Faba - Triacastela (26 kms)

53ème étape (22/06/2013) :

Départ 7h10 - Temps froid (altitude) ensoleillé


Après la super messe d'hier soir, nous avons plutôt bien dormi, tout d'abord parce que le ronfleur de service était loin de nos lits et pour moi, parce j'avais utilisé des boules Quies. Et ça fait du bien de dormir 7 heures ! 
Ce refuge est vraiment très bien : il y a de l'espace que ce soit dans la cuisine très bien équipée, dehors pour se reposer, bref on n'est pas les uns sur les autres sauf dans le dortoir. 
D'ailleurs, ce matin, en partant, c'est exactement ce que nous disions à l'hospitalier allemand quand soudain il nous demande s'il peut nous prendre en photo ! Pourquoi pas... et hop nous voilà installés devant un mur de vieilles pierres pour être immortalisés. Il nous explique que tous les matins, il photographie des pèlerins sur le départ et il leur demande de répondre à quelques questions qu'il enverra par mail. Il voudrait faire un livre illustré avec comme sujet le pèlerin au départ de l'étape. Nous lui donnons notre adresse mail et au moment d'effectuer nos premiers pas, deux pèlerines d'une soixantaine d'années arrivent (je rappelle qu'il est 7h10). L'allemand nous regarde et nous souffle d'un air entendu : "ils arrivent de plus en plus tôt !".


Nous le laissons à ses pèlerins et attaquons les cinq derniers kilomètres de grimpette jusqu'à O Cebreiro. Et de bon matin, ça réveille ! Il y a plutôt intérêt à avoir les yeux en face des trous car dans cette région là, les pierres sont traitresses. Par contre que c'est agréable d'évoluer sur le flanc de la montagne alors que le soleil ne nous darde pas encore de ses rayons ardents. 


Pas un bruit, tout est calme, seules nos respirations saccadées troublent la quiétude de cette montagne qui s'éveille. Devant ces montées raides, même le plus impétueux des pèlerins redevient humble, l'effort rend clairvoyant... Et soudain, d'un coup brutal, l'astre solaire nous inonde de lumière...




Nous ne sommes pas encore au sommet de cette ascension et pourtant où que nous tournions la tête, que de paysages majestueux ! Les quelques replats nous permettent de souffler un peu, l'apanage du pèlerin étant la lenteur, rien ne sert de courir...





Enfin nous arrivons à O Cebreiro, presque par inadvertance et finalement même CompostElle s'attendait à pire. Mais le pire arrive un peu plus tard vers Llinares quand nous prenons la direction de l'Alto de Poio qui culmine à 1335 mètres. Là, c'est une autre histoire ! Au début, on se dit qu'on a vu pire et par petites saccades, la pente s'accentue pour finir par un véritable mur ! Les 20%  sont allègrement dépassés et les tendons crient au suicide collectif ! Enfin, nous parvenons au sommet pratiquement sur la terrasse d'un café, il faut l'avouer très bien placé... 


Et ensuite vient la descente, longue, vertigineuse et même parfois dangereuse. Dans la descente, nous faisons une pause dans un bar de Fonfria (le Reboleira) et nous payons 8 € pour deux bières (même pas grandes) : c'est du vol manifeste !!! Tant qu'a faire, il vaut mieux s'arrêter à celui qui est situé à la fin du village.

Au bout d'une dizaine de kilomètres, ça a beau descendre, on en a marre : les chevilles sont malmenées, les genoux font des castagnettes, les doigts de pieds ne savent plus ce que veut dire en éventail, on est juste satisfait de tenir encore debout...

Nous atteignons Triacastela fourbus mais heureux : nous sommes toujours là, vaillants et si près du but (129 kms). Là, au beau milieu de la seule rue vivante du village,  Alex et Roger sont en train de nous attendre. Nous dînons même avec eux ce soir. 


Pour la nuit, nous prenons une chambre d'hôtel, un luxe avant la folie des 100 derniers kilomètres qui nous attend très bientôt !



2 commentaires :

  1. Bonjour,
    Bravo,vous l'avez enfin eu cette montée avec le soleil. oui c'est vrais juste avant l'Alto Del Poio, il y a ce mur a franchir puis vient ensuite cette descente interminable, parfois douce, parfois traitre.
    Santiago est en vu, puis peut-être Finisterra,et aussi Muxia qui n'est qu'a un jour de Marche du cap Finisterra? Buen Camino

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    1. Sans doute Finisterra oui ! Après on verra.
      En tout cas merci pour vos encouragements !

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